Des expositions
Joan Xandri : transitoire
Une rétrospective de l'artiste, du passage du temps et des transformations constantes dans la Salle d'Exposition du Gouvernement d'Andorre.
L'inspiration est dans la nature. Avec cette prémisse, à partir de maintenant et à Andorre-la-Vieille, nous pourrons voir la proposition présentée par Joan Xandri, dans une exposition personnelle que, d'une certaine manière, nous pouvons qualifier de rétrospective, puisque nous retrouverons des œuvres de la fin des années 80 du siècle dernier ainsi que d'autres d'il y a quelques mois, certaines de ces dernières réalisées spécifiquement pour l'exposition. Le changement permanent, la perception évolutive, la prise de conscience que ce que nous pouvons considérer comme permanent un jour ne l’est plus le lendemain : autant d’éléments de connaissance qui conduisent l’artiste à valoriser le passage du temps et les transformations qu’il entraîne ou provoque. Et au moment de faire cette réflexion, Xandri s’est concentré sur ce qui lui est le plus proche : la nature. Ce choix (non délibéré, instinctif) lui permet d'ajouter une considération supplémentaire au travail conceptuel précédent : l'interaction que la personne a avec l'environnement naturel. Cette interaction sera un autre élément dans l’analyse d’une transformation évidente, qui fera que le changement — constant, souvent invisible, mais qui suit des règles établies résultant de l’action endogène du milieu naturel — sera, à son tour, modifié.
Incipient, Joan Xandri (2013)
En exprimant ses perceptions, l'artiste n'adopte pas un caractère vindicatif, mais nous amène à voir quelles sont les conditions transformatrices de l'environnement (naturelles ou induites) et quels effets elles ont. Transitoire (le nom de l'exposition) indique clairement le chemin parcouru et son caractère. Outre une partie introductive, où l'on peut voir les peintures les plus anciennes —dans lesquelles apparaissent déjà des animaux, réels, mais qui pourraient sembler imaginaires—, l'exposition comprend également une réflexion plus théorique avec des résultats plus abstraits sur les possibilités créatives offertes par de nouvelles techniques (par exemple, l'encre de Chine) ou de nouveaux supports, ainsi qu'une documentation relative à sa présence au pavillon national andorran à la Biennale d'art de Venise 2015. Dans la salle dédiée aux installations — qui ont concentré une part considérable de son travail ces derniers temps — nous verrons la place prépondérante qu’a acquise la partie conceptuelle dans sa production, où les toiles (bien qu’étant à la base de l’œuvre) seront assimilées à des réalités plus complexes. La nature continue d’être omniprésente, mais désormais dans des conditions différentes.
Impermanència III, Joan Xandri (2022)
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