La phosphorescence de Marc Egger

Connu pour ses œuvres doubles et lumineuses dans l'obscurité, l'artiste suisse est décédé il y a onze ans à l'hôpital dels Camils, laissant un héritage très important, préservé par sa fille Cora Egger, formatrice en méthode d'art-thérapie Farbe, qui enseigne dans l'atelier et la salle d'exposition situés dans la rue Sant Pere més Alt à Barcelone. La méthode LOM créée par Bettina Egger et Jörg Merz est définie comme une peinture centrée sur la solution. Le travail plastique avec des pigments appliqués directement avec les mains et sur une surface de papier agit comme un déclencheur et peut aider à surmonter des difficultés psychiques, des traumatismes ou des décisions difficiles tant chez les enfants que chez les adultes.

Marc Egger s'est installé à Sitges vers 1995 avec sa seconde épouse Andrea Zurek, artiste plasticienne et disciple directe de Joseph Beuys. La relation de Marc Egger avec l'Espagne naît de ses recherches en tant que collectionneur d'art et de sa rencontre avec plusieurs artistes du Matarraña (Mel Ramos, Mauricio Wacquez, José Donoso...) où il recherche les origines du cubisme initié par Picasso à Horta de Sant Joan. Doté d'un talent inné pour capturer les phénomènes naturels, Marc Egger a développé un langage qui, à partir de la publicité et du pop art des années soixante, a conduit à une vision cosmologique de la vie, créant des univers lumineux et des espaces illusoires de grand attrait. Ses peintures et sculptures ont été présentées dans plusieurs expositions, dont les plus remarquables sont celle du Musée Juan Cabré à Calaceit (Teruel) et l'exposition « Art Lluminós » au CC Miramar en 2010.

À l'Atelier de Cora Egger, on retrouve à nouveau toute sa puissance évocatrice dans l'exposition Marc Egger organisée à Barcelone. Il reste à souligner la collection qu'il a constituée et en dépôt permanent au Kunsthaus de Glaris (Suisse) composée de plus d'une centaine d'œuvres de petit format des artistes les plus en vue du panorama artistique des années soixante et soixante-dix de la scène artistique new-yorkaise où Marc a vécu pendant des années, concentrant cette collection de grande importance et d'intérêt. Marc était un véritable découvreur de talents et, néanmoins, il possédait un talent qu'il laissait incarné et entretenu dans ses œuvres d'art phosphorescentes. L'intensité de sa recherche et de la découverte de nouvelles connaissances demeure dans sa collection personnelle et dans ce qu'il a créé en grande partie dans son atelier de Sitges situé en face de la société récréative El Retiro, sur la rue d'Àngel Vidal à Sitges.