Depuis quelques temps, il semble que le monde des musées connaisse une remarquable réactivation. Les ouvertures de nouveaux musées comme le baroque à Manresa ou la Renaissance à Molins de Rei sont toujours de bonnes nouvelles et nous encouragent à réfléchir à une activité culturelle intense (peut-être pas tout à fait réelle) qui favorise (dans ces deux cas) la connaissance de moments historiques. jusqu'à présent à moitié oublié.
Une planification muséale qui décentralise la culture, qui nous fait prendre conscience des aspects de notre art situés dans des contextes différents des contextes habituels, qui nous emmène à travers le pays pour découvrir des moments historico-artistiques au-delà de la capitale habituelle est certainement un motif de célébration. Mais la réalité est têtue et s’obstine à nous montrer des visages différents de ce que l’on pourrait déduire d’une première lecture des faits qu’impliquent les nouveaux équipements ouverts.
Face à l’actualité, de nombreuses questions apparaissent, souvent sans grande réponse :
- Ces musées sont-ils dotés d'une bonne équipe pour réaliser un programme qui active et permet un enracinement et une croissance de leurs connaissances ?
- Ont-ils de bons programmes d'activités pour remplir leurs chambres de vie et d'intérêt ?
- Les communes qui en font la promotion ont un réel intérêt à donner vie aux équipements, au-delà de la photo d'ouverture.
- Existe-t-il une bonne équipe pédagogique qui permet d'approfondir les moments historiques qu'ils représentent ?
-En dehors de la récupération des bâtiments patrimoniaux et de l'exposition dans les salles, est-il bien supposé qu'il soit nécessaire de travailler en permanence dans leurs activités et leur diffusion avec des médias et des équipements ?
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Les questions générales qui, si l'on se concentre sur le Musée de la Renaissance de Molins de Rei récemment inauguré, se renforcent face à l'inconnu de savoir comment la vie est conçue après l'inauguration. Il est clair que la Renaissance catalane est peu connue et il est très bien que l'accent soit mis sur la découverte de la vie et de l'art qui la caractérisent, et si cela se fait à partir d'une municipalité qui n'atteint pas 30 000 habitants, tout en récupérant un moment marquant dans son histoire nous ouvre à une nouvelle perspective pour la connaissance de la culture et du territoire.
La récupération d'un élément patrimonial comme le Palau de Requesens et la découverte du poids de la famille qui l'habitait sont en soi une première étape intéressante. Mais qu'il ne peut pas rester ici et bien qu'il soit conscient qu'il faut donner du temps pour évaluer les approches et les activités, et bien qu'il valorise très positivement le lien avec l'Université et l'annonce d'un plan éducatif, le fait que son agenda ne contienne que visites guidées et portes ouvertes, cela nous ouvre un sujet de préoccupation.
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Un élément très remarquable de la collection présentée est la collaboration entre les musées. Le fait qu'une partie importante soit cédée par le MNAC est une bonne nouvelle qui nous renseigne sur la politique de ce Musée d'alimenter d'autres équipements plus petits et de diffuser des œuvres qui seraient cachées dans l'immensité du Musée National. C'est aussi une très bonne nouvelle de pouvoir découvrir des pièces qui proviennent du Design Museum, surtout quand la nouvelle politique lancée par ce musée se caractérise par un changement de nom et par la volonté de se démarquer des objectifs fixés par l'ICOM, notamment ce il parle d'interpréter et d'exposer le patrimoine matériel et immatériel, c'est pourquoi en quelque sorte récupérer même s'il ne s'agit que de quelques pièces et pouvoir en profiter (la boîte à tiroirs est remarquable) est une lueur d'espoir pour toutes ces œuvres qui restera fermé et oublié dans l'entrepôt La collaboration d'autres musées est également évidente avec le transfert d'œuvres du Musée du Textile de Terrassa, du Musée de Lleida, du Musée Maritime et Historique de Barcelone, de la Biblioteca del Fons Antic de l'Université de Barcelone et du Musée du Prado. . Un tissu d’apports remarquables qu’il faut considérer comme une avancée dans la création d’un réseau culturel qui doit continuer de croître.
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Le fait de récupérer l'histoire d'une famille influente et très proche du pouvoir nous dit aussi comment l'histoire de l'art s'est concentrée uniquement sur la connaissance d'une partie de la population et a oublié la réalité du reste (certainement très différente de celle exposées) et cela est particulièrement évident dans la section du Musée intitulée "Objets de la vie quotidienne" qui ne nous montre que de délicats verres, céramiques, horloges et belles boîtes. Une situation qui se répète dans la section "Les femmes dans l'histoire" où l'on nous montre des images et raconte l'histoire des femmes cultivées de la famille Requesens, mais nous ne pouvons toujours pas profiter des œuvres des femmes artistes de la renaissance catalane et sans savoir la réalité de nombreuses femmes qui ont coexisté avec celles présentées dans cette section.
En résumé, c'est une bonne nouvelle que la Renaissance et le baroque fassent partie d'un parcours historique qui s'étend sur tout le territoire et que de nouveaux musées s'ouvrent, mais avec le grand point d'interrogation quant à savoir s'ils souffriront, comme beaucoup d'autres qui tentent pour survivre, les conséquences du manque de soutien et du fait de devoir travailler avec des médias migrés.
Comme le dit l'inscription sur un carreau avec la devise des Requesens "Encore une heure. un an".... Le temps passe et bon nombre des questions soulevées finiront par trouver des réponses.
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