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Des expositions

La Prenjada : l'architecture comme organisme vivant

Une nouvelle perspective sur la relation entre matière, temps et nature à la Galerie FUGA.

'Inviting Life', Stella Rahola Matutes i Roger Páez. Foto: Aleix Plademunt
La Prenjada : l'architecture comme organisme vivant
Nora Barnach barcelone - 23/01/25

'La Prenyada' est une installation créée par l'artiste Stella Rahola Matutes et l'architecte Roger Paez à la galerie FUGA, qui prend comme point de départ un élément apparemment inerte : une dalle de travertin brisée du Pavillon Mies van der Rohe. Cependant, ce fragment de roche n’est pas aussi inactif qu’il y paraît. L'exposition est conçue comme la suite de « Inviter la vie », une intervention éphémère de 2023 dans le même pavillon, qui proposait une relecture de l'architecture dans une perspective biologique. La nouvelle proposition prolonge cette réflexion, renversant l'idée de l'architecture comme entité immuable, et mettant en évidence la relation dynamique entre le travertin, l'humidité et le passage du temps, remettant en question la tendance à maintenir les structures architecturales dans un état de gel artificiel.

Alors que le pavillon s'efforce de conserver une apparence intacte et fidèle aux attentes des visiteurs et aux images sans cesse répétées, cette exposition cherche à renverser cet ordre et à laisser la matière suivre son cycle de vie. La dalle, inoculée de mousse quelques jours avant l'inauguration, deviendra le centre d'un rituel de soins quotidiens de la part des artistes, de la galerie et des visiteurs. Un tube en latex, qui traverse la pièce tel un cordon ombilical, alimente la pierre en eau sans chlore, assurant son humidité et favorisant la croissance des organismes vivants qui l'habitent. Une réflexion intéressante qui se dégage de cette exposition est la capacité du travertin – roche sédimentaire calcaire composée principalement de calcite – à interagir de manière cyclique avec l’eau. Pendant la nuit, la pierre absorbe l'humidité de l'environnement et pendant la journée, à mesure que les températures augmentent, cette humidité se dissipe sous forme de vapeur, démontrant ainsi que ce matériau est vivant. Il ne s’agit pas simplement d’une métaphore ou d’une image poétique, mais d’une question profonde sur la manière dont nous définissons ce qui est vivant. Si nous repensons la façon dont nous percevons notre environnement bâti, celui-ci pourrait être radicalement différent.

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Au-delà de la dalle vivante, l'installation comprend une série de lithographies documentant l'étude lente et méticuleuse du travertin, œuvres réalisées par les étudiants d'Elisava qui ont participé à l'intervention originale. Accompagnant cette transformation, un journal également exposé, enregistre méticuleusement les changements et documente l'évolution de la dalle. La clôture de l'exposition, dans la salle de bain de la galerie, projette une séquence audiovisuelle qui montre le processus de travail et le résultat de l'intervention temporaire dans le pavillon.

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« La Prenyada » n'est donc pas un chemin droit ou prévisible, mais un processus ouvert et expérimental qui démontrera, jusqu'au 15 mars, comment l'architecture n'est pas une image fixe, mais une entité en dialogue constant avec la nature et le temps. Cette exposition, aux côtés de l'intervention précédente « Inviter la vie », vise à démanteler la rigidité iconique du pavillon et à proposer une nouvelle lecture qui revendique une identité plus contemporaine et intéressante, au-delà de la simple perpétuation d'une image statique, tout en mettant en valeur la capacité des matériaux changer, vieillir et, finalement, vivre.

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