ADN Galeria présente trois expositions qui, sous différents angles, abordent des thèmes universels : la liberté créative portée par le surréalisme et sa redéfinition des frontières entre réalité et rêve ; la représentation des femmes dans l'art et les médias, avec la valorisation du regard féminin et la rupture des stéréotypes visuels ; et les structures sociales et économiques qui, souvent de manière imperceptible, conditionnent et façonnent notre vie quotidienne.
Superfictions 1924-2024 : l’existence est ailleurs
Un siècle après ses débuts, le surréalisme reste une force qui résonne aujourd'hui dans les pratiques artistiques, et cette exposition rappelle que ce mouvement est apparu non seulement comme une réaction esthétique, mais aussi comme une réponse aux catastrophes sociales et politiques de son époque, ouvrant un espace de la liberté créative toujours influente dans la culture contemporaine.
Dans un contexte de crise mondiale, avec l'ombre de la Première Guerre mondiale qui a profondément bouleversé la société, le surréalisme est apparu comme un cri de libération, dans une tentative de dépasser la rationalité qui avait conduit à la tragédie. Ses racines résident dans une reconsidération radicale de la conscience humaine, dans une recherche constante des désirs inconscients et refoulés, un processus qui a dépassé les limites de l'art pour imprégner d'autres domaines de la culture, de la philosophie à la politique.
A l'occasion du centenaire du Manifeste surréaliste, cette exposition rassemble les œuvres de personnalités telles que Salvador Dalí, Joan Miró, Marcel Duchamp, Man Ray et Carlos Pazos , accompagnées de celles de créateurs plus contemporains comme Enric Farrés Duran, Alejandra Hernández. , Kendell Geers ou Rosa Tharrats . L'ensemble des œuvres explore la frontière fragile entre réalité et rêve, et nous raconte la volonté de franchir les frontières établies, tant dans l'art que dans la société.
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María María Acha-Kutscher : la femme
À travers son regard photographique, María María Acha-Kutscher (Lima, 1968) réinterroge les constructions sociales qui entourent la femme et son image. Son travail n’est pas seulement une histoire visuelle, mais un espace de recherche sur les conventions, stéréotypes et fictions qui ont historiquement marqué le rôle féminin dans la société. L'artiste collecte des images provenant de diverses sources, des livres anciens aux magazines et archives numériques, pour créer des collages qui re-signifient ces discours visuellement établis.
María María Acha-Kutscher met l'accent sur la réinterprétation d'un passé et d'un présent qui ont souvent manqué de voix féminine. À travers ses compositions, elle récupère des figures féminines qui ne se limitent pas aux rôles traditionnellement acceptés tels que modèle, mère ou femme au foyer, mais sont des êtres humains à part entière, avec leurs propres histoires et expériences, libres de la distorsion du stéréotype . « Womankind » est une critique sociale et une proposition de relecture de l'histoire pour mettre en lumière les luttes politiques et les expériences intimes des femmes, afin de reconstruire une mémoire féminine plus authentique et plus complexe.
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Fábio Colaço : HIER, AUJOURD'HUI, DEMAIN
Fábio Colaço (Lisbonne, 1995) expose pour la première fois à la galerie ADN et le fait en proposant une réflexion critique qui réinterprète les dynamiques du monde actuel. À travers une recréation symbolique de la structure d'une maison, l'artiste portugais construit un cadre conceptuel intégrant des images, des objets et des éléments du quotidien.
Ses œuvres, ironiques et subversives, explorent des thèmes universels à travers des allégories qui remettent en question les structures sociales et culturelles. Colaço recontextualise et remet en question des concepts fondamentaux que nous ne remettons pas en question, mais qui soutiennent nos structures les plus enracinées, nous invitant à repenser nos perceptions du pouvoir, de l'histoire et du rôle que nous jouons au sein d'un système qui nous conditionne.
Chaque pièce analyse de manière critique les traumatismes sociaux collectifs de notre époque. Cette critique est accentuée par l’utilisation récurrente de l’argent comme matière première, façonnée par l’artiste pour lui donner de nouveaux sens et l’intégrer dans une narration qui invite au questionnement.
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