Es Baluard Museu d'Art Contemporani de Palma accueille une exposition qui ébranle la conscience collective et explore la relation toujours complexe entre mémoire, territoire et tourisme de masse. « Enfants heureux des temps intranscendants », de Lluís Vecina Rufiandis, critique la transformation du paysage majorquin, érodé par le tourisme de masse. Plus précisément la plage de Sa Coma, une zone devenue symbole de dévastation touristique.
Vecina Rufiandis explore le contraste entre deux moments historiques apparemment lointains : le débarquement des troupes républicaines à Sa Coma en 1936 et la transformation ultérieure de la région en un immense centre touristique à partir des années 1980. Le projet relie deux personnages : Joan Andreu Puig Farran, photographe qui a couvert le conflit en tant que journaliste de guerre et devenu plus tard producteur de cartes postales touristiques, et Jaume Moll, contrebandier devenu hôtelier qui a financé la construction de l'emblématique Hôtel Royal Mediterráneo. Ainsi, l'exposition met en lumière comment un même espace géographique a été le théâtre de différents types d'occupations : militaires et touristiques.
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L'installation présente une combinaison de photographies, de vidéos, de sculptures et de documents d'archives, qui juxtaposent ces deux moments historiques. L'artiste dénonce les effets dévastateurs du tourisme de masse non seulement sur le territoire, mais aussi sur la mémoire collective, soulignant que l'hôtel est situé sur le site où se trouvait le plus grand charnier de l'île. La visite vous invite à réfléchir sur l'héritage de ces événements et sur la manière dont les transformations de l'espace ont effacé une partie de l'histoire.
L'une des pièces maîtresses de l'exposition est un grand panneau en mosaïque qui reproduit une carte postale de l'Hôtel Royal Mediterráneo réalisée par l'entreprise de Puig Farran. On peut également voir 500 cartes postales, symbolisant les 500 miliciens disparus lors du débarquement.
Organisée par Marta Marín-Dòmine, l'exposition sera ouverte au public dans l'Espai D du Musée Es Baluard jusqu'au 19 janvier et propose un regard critique sur le passé de l'île, tout en interrogeant le présent et les imaginaires collectifs dont on a hérité. , mettant l'accent sur la relation entre la politique, le paysage et l'histoire.
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