Le titre de l'exposition anticipe la réflexion personnelle, le silence et la contemplation auxquels le spectateur est invité. Le rythme effréné de la journée et la surstimulation visuelle des écrans nous privent souvent de cet exercice d’introspection indispensable et peu pratiqué. Jaume Plensa, artiste et sculpteur d'origine catalane, ferme les yeux de ses sculptures pour ouvrir la porte à un chemin intérieur personnel ; vers une rencontre
Considéré comme l'un des sculpteurs les plus reconnus de la scène artistique actuelle, il inaugure, après plus de deux décennies, son exposition monographique à la Fondation Telefónica. L'exposition présente un total de 15 pièces, faisant le tour de la carrière de l'artiste, des années 90 à nos jours.
Cette exposition, dans son ensemble, est un itinéraire à travers l'univers conceptuel sur lequel s'articule le travail de Plensa. Ses représentations abstraites et figuratives font appel à des thèmes récurrents dans son parcours artistique, comme le silence, la contemplation, l'éphémère, l'identité ou le langage.
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Pour Plensa, les véritables matériaux de ses sculptures sont les idées. Son œuvre pourrait être analysée d’un point de vue philosophique, car elle invite quiconque la contemple à se poser des questions sur la condition humaine. 'Qui es-tu? I - VIII' fait référence à ce bruit d'hyperactivité qui prive l'être humain de trouver le sens de son existence ; un thème récurrent sur lequel réfléchissent les philosophes contemporains, comme Byung-Chul Han. À travers la beauté et l'harmonie des « Paroles de Rui Rui » et de « María », le silence est invoqué comme condition fondamentale pour parvenir à la contemplation.
En général, les œuvres sont réparties dans des espaces individuels où le spectateur peut approfondir le discours qu'elles proposent. Toutes les pièces invitent à l'immersion du visiteur, même si, sans aucun doute, la plus remarquable en ce sens est « Il suono del sangue parla la stessa lingua ». Avec cette œuvre - composée de lumière, de fumée et de son - référence est faite à l'importance du langage comme véhicule de connexion entre les êtres humains. Pour Plensa, un autre thème fondamental de son travail est le sentiment de communauté. Dans « Silence », il invite à une réflexion sur l'identité humaine basée sur la reconnaissance de l'individu comme faisant partie d'un tout.
Dans l'exposition, seule une partie de la carrière de Jaume Plensa est perçue, puisque la véritable expérience esthétique vient de la monumentalité qui le caractérise tant. « L'âme de l'eau » dans le New Jersey ; « Julia » sur la Plaza de Colón à Madrid ; « Awilda » à Rio de Janeiro ; voici quelques exemples de poésie visuelle qui, en dehors du cube blanc « décontextualisant », génère un dialogue harmonieux avec l'environnement dans lequel elle s'insère. Cependant, le documentaire de Pedro Ballesteros ¿Puedes oírme? (2020), au début de l'exposition, on prend soin de montrer le processus créatif de la sculpture monumentale de Plensa, qui ne peut être montrée dans la salle.
Pour ceux qui ne connaissent pas le parcours de Jaume Plensa, cette exposition, disponible du jeudi 17 octobre au 4 mai, est l'occasion rêvée de découvrir l'univers conceptuel qui articule son travail. J'invite cependant tous ceux qui s'y rendent à visiter les espaces urbains enrichis par la sculpture monumentale de l'artiste.
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