L'exposition « Suspendre el Cel » de Caio Reisewitz occupe le pavillon Mies van der Rohe avec une intervention qui unit l'art, l'activisme et la conscience environnementale. Inspirée des réflexions des dirigeants autochtones Davi Kopenawa et Ailton Krenak, cette œuvre nous invite à repenser notre rapport à la nature. S'appuyant sur la vision du monde Yanomami, qui raconte que la terre a émergé d'un fragment du ciel, Reisewitz met en garde contre la destruction de la planète et les conséquences de la déconnexion des connaissances ancestrales, soulignant la fragilité de l'équilibre entre les êtres humains et le monde naturel. .
L'intervention, qui peut être visitée jusqu'au 10 octobre, transforme le pavillon en un espace vert avec près de 600 plantes qui s'intègrent à la structure, brouillant les frontières entre l'intérieur et l'extérieur. L'agencement végétal comprend une sélection de plantes tropicales et méditerranéennes, créant un paysage dense et vibrant qui dialogue avec les parois vitrées du pavillon, évoquant le travail de Lina Bo Bardi et sa célèbre « Casa do Vidrio ».
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Cette intégration de la nature et de l'architecture reflète également la sensibilité du modernisme brésilien, représenté par des figures telles que Roberto Burle Marx et Oscar Niemeyer, qui ont su fusionner les espaces bâtis avec l'environnement naturel. La proposition de Reisewitz dans le pavillon Mies van der Rohe n'est pas seulement une installation visuelle, mais un appel à l'action face à la destruction de l'Amazonie et au génocide culturel des communautés indigènes. L'artiste nous rappelle que l'Amazonie doit être protégée non seulement en tant que ressource naturelle, mais aussi en tant que patrimoine culturel. Par ailleurs, son œuvre dénonce la disparition des politiques publiques de protection de l'environnement au Brésil et appelle à une vision plus harmonieuse entre l'homme et la nature.
Le 1er octobre, Caio Reisewitz, en compagnie de l'architecte urbaniste Isabella Lenzi et de la commissaire Claudia Segura, proposera une conversation publique sur l'interaction entre la nature et l'architecture, la protection de l'environnement et la lutte pour la préservation des cultures autochtones.
« Suspendre le ciel, c’est élargir notre horizon ; non pas l'horizon futur, mais l'horizon existentiel. C’est enrichir nos subjectivités. A. Krenak
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