Leopold Samsó (Barcelone, 1946) travaille depuis plus de cinquante ans sur la photographie en tant que métier dans lequel prévaut le regard personnel et observateur du photographe, celui qui derrière l'appareil photo se demande quelles valeurs peut apporter un regard médiatisé. une machine Sa brillante carrière publicitaire ne l'a pas empêché de développer un travail personnel de photographe d'une singularité qui le rend difficilement comparable aux autres looks photographiques que nous connaissons. Il a toujours été proche de l'art, des artistes et d'un look esthétiquement naturel.
Ses dossiers personnels ont longtemps été cachés au public et, en 2018, il a décidé d’examiner les négatifs. On découvre aujourd'hui ses portraits d'artistes des années 1980, quelques photographies de cette Barcelone coquine et oubliée des années 1970, qui manquent avec mélancolie aux habitants qui l'ont connue. Mais Leopold Samsó a beaucoup voyagé à travers le monde, à travers l'Amérique latine, il a visité les cultures de l'Équateur, du Maroc, d'Haïti, et il a laissé sa marque sur les paysages méconnus de l'Andalousie et du Portugal dans le portfolio La balance de l'ombra. (2022), clôturant son parcours paysager avec une œuvre profonde et sensible sur la force de la nature en Islande, autre portfolio de grande qualité qui vient de voir le jour.
Sa photographie n'a rien à voir avec la poétique du moment, mais plutôt avec la poétique de la permanence. La densité, le « punctum », comme dirait Roland Barthes, s'étend dans tout l'espace photographique. Cette densité qui caractérise son regard photographique est éphémère pour parvenir à une intemporalité. Son esthétique ne répond donc pas aux qualités de l'appareil photographique, qui sont également importantes, mais au regard intérieur du photographe, qui laisse couler les émotions, et où s'agitent l'esprit libre, la contemplation, l'ironie, le jeu, le l'espace, la scénographie, l'architecture, la lumière et l'obscurité.
Car s’il y a un autre facteur, outre l’espace et le temps, qui s’abrite dans la photographie, c’est bien la lumière. La lumière naturelle fascine ce photographe. Il épuise la capacité de la lumière, la force à l'extrême pour conférer à la photographie un drame particulier le cas échéant. Chez Leopold Samsó, la photographie devient une sorte de rituel, un geste naturel et mécanique qui se termine dans le repos et le silence, qui va de l'instant fugitif à l'acte qui reste, comme un miracle entre une réalité qui voyage de l'éphémère à l'immuable.
Aujourd'hui, avec sa générosité, il a souhaité faire don de plus de deux cents photographies à la Fondation Vila Casas, dont une sélection constitue cette exposition.