Le lien entre art et écologie remonte aux origines de l’humanité. On pense par exemple aux peintures rupestres des grottes d'Aranya de Bicorp, dans le Pays valencien, où des pigments obtenus à partir de manganèse ou d'oxyde de fer, mélangés à des résines d'origine végétale ou des graisses animales, donnaient lieu à des scènes comme celle d'un miel. collectionneuse avec un panier sur le dos et des abeilles voletant autour d'elle.
Cependant, si l'on prend comme point de départ de ce lien le début des mouvements écologiques, notamment depuis la publication, en 1962, de l'ouvrage phare de Rachel Carson, Silent Spring, on se rend immédiatement compte que les artistes ont commencé presque parallèlement à expérimenter des pratiques artistiques. liée à une conscience écologique.
Depuis, nombreux sont ceux qui ont développé des projets dépassant les dimensions purement esthétiques, recherchant des impacts plus tangibles, développant leurs œuvres dans des environnements pollués ou dégradés. Il existe en effet de nombreux pionniers qui ont réalisé depuis les années soixante un travail qui peut être classé comme esthétique de récupération ou esthétique réparatrice.
C'est le cas de Patricia Johanson, dont Fair Park Lagoon (1981), réalisé à Dallas, au Texas, a réhabilité une lagune très dégradée, en reconstruisant son écosystème endémique, en contrôlant l'érosion des bords et en créant une série de sentiers. et des ponts pour le public. Plantes, poissons, tortues et oiseaux ont repeuplé les lieux à travers une série de sculptures inspirées des éléments naturels.
Un autre bon exemple est Agnes Denes, dont Tree Mountain – A Living Time Capsule – 11 000 Trees, 11 000 People, 400 Years (1992-2013), réalisé en Finlande, consistait en la création d'une montagne artificielle à partir de la plantation de 11 000 arbres par 11 000 habitants. des gens, qui étaient également aux commandes et qui hériteraient à leur tour des vingt générations qui leur succéderaient. J'ai récemment eu l'occasion de voir l'évolution du projet à Pinsiö, ainsi qu'une autre œuvre emblématique par le sujet, située à quelques mètres de la précédente : Up and Under (1987-98), de Nancy Holt. L'héritage de cette artiste peut être visité aujourd'hui dans la rigoureuse rétrospective qui lui est consacrée par le MACBA, Musée d'Art Contemporain de Barcelone, organisée par Teresa Grandas, et qui comprend une large sélection de projets réalisés par l'artiste entre 1966 et 1992.
Heureusement, aujourd’hui, des centaines d’artistes ont suivi cette voie, sous le même angle volontaire et pragmatique, faisant appel à la capacité des pratiques artistiques à ouvrir de nouveaux cadres de restitution.