RocioSantaCruz présente à Paris Photo 2023 un ensemble d'œuvres qui interrogent la société, le féminisme et les concepts post-coloniaux. Antoni Campañà (Arbúcies, 1905 - Sant Cugat del Vallès, 1989) propose le récit social de l'Espagne en 1936, au début de la guerre civile. Marcel Giró (Badalona, 1913 - Sant Cugat del Vallès, 2022) et Palmira Puig (Tàrrega, Lleida, Espagne, 1912 - Barcelone, 1979) (membres du FotoCine Clube Bandeirante) proposent une vision sociale du Brésil des années 1950. Mara Català, avec une sélection de photographies d'époque inédites, et sous la main du sous-commandant Marcos, est témoin de la révolution chapatiste de 1996 au Mexique.
Comme à son habitude, la galerie présente une sélection de photographies vintage des années 60-79 de Colita (Barcelone, 1940), au contenu social et explicitement féministe. Pilar Aymerich (Barcelone, 1943) et sa série Travestis (1972) constituent le premier enregistrement photographique de ceux qui ont transité sous le régime franquiste. Les femmes trans pionnières qui ont exprimé leur identité de genre pendant le carnaval, ou celles qui ont subi une opération de changement de sexe, ont leur propre visage dans le regard réfléchi d'Aymerich.
Le positionnement contemporain vient de Gloria Oyarzabal (Londres, 1971) et Toni Amengual (Majorque, Espagne, 1980) qui remettent en question les conceptions occidentales de la légitimation. Oyarzabal, nominé pour le Prix Elysse23, de la repensation du musée dans le débat postcolonialiste ; Amengual questionne le pouvoir des images et du tourisme dans les capitales européennes.
Dans cette édition 2023, RocioSantaCruz rend hommage à Ouka Leele (Madrid, 1957-2022), en exposant ses premières œuvres inédites des années 80 et l'artiste internationale ORLAN (Saint-Èté, France) présente sa série d'hybrides de figures féminines pertinentes du histoire, parmi lesquelles se distinguent Agnès Varda et Olympes de Gouges.