Francesc Artigau anime une exposition personnelle à la galerie Esther Montoriol, visible jusqu'au 3 novembre. Il y a de la peinture, de l'aquarelle, du dessin. C'est surtout l'occasion de montrer une œuvre ambitieuse, le polyptyque La grande conversa et le triptyque Les tres Parques. Le polyptyque dépasse en taille - il mesure 260x624 cm - d'autres grandes œuvres réalisées récemment par Artigau, comme celle consacrée à la rue inférieure Sant Pere.
Dans la galerie vous découvrirez une multitude de personnages qui occupent un espace rendu familier par l'artiste. Un café qu'il fréquente le dimanche pour dessiner, caractérisé par la vue zénithale et quelques escaliers. Parmi les personnages se trouve Max Beckmann, déjà un habitué d'autres films ; Diana di Nuzzo, une amie immortalisée dans d'innombrables œuvres ; un couple japonais vêtu de kimonos, des couples amoureux, des proches, des peintres, des portraits de Picasso, des personnages de carnaval, des filles partout, comme son modèle Frédérique, etc. C'est une Macédoine de personnages représentés dans des couleurs vives, dominées par le bleu.
L'abondance des personnages se retrouve dans les autres œuvres, comme le triptyque Les Trois Parcs, qui sont trois déesses se passant le fil de la vie. Dans celles-ci, la figure féminine de chaque déesse domine et peuple alors l’œuvre de figures complémentaires. La couleur intense et contrastée qui domine la composition ressort encore une fois. La couleur disparaît dans les dessins à l’encre où l’on observe un contrôle compositionnel. Du fait qu'ils sont à nouveau chargés de personnages et de situations et que le trait ne repasse jamais sur le dessin déjà dessiné, Artigau semble déjà anticiper tous les éléments. Bref, l'exposition est une démonstration de la capacité d'invention et de travail de Francesc Artigau.