"Bad Painting?", un projet de Carlos Pazos à Can Framis

La Fondation Vila Casas présente dans son espace Can Framis Bad Painting?, un projet de Carlos Pazos visible du 7 janvier au 4 juin 2023 et qui a eu la complicité de l'essayiste Eloy Fernández Porta. Une exposition qui réfléchit aux questionnements autour du terme mauvaise peinture et qui invite à s'interroger sur les critères du goût.

Mauvaise peinture ? c'est aussi le fruit d'une collaboration inédite entre plusieurs institutions : le Musée national, d'où proviennent la plupart des peintures ; la collection PazosCuchillo, mb basée à Trasanquelos (La Corogne) qui en a apporté d'autres ; et Vila Casas, sans oublier le Musée d'Art Moderne de Barcelone qui a servi de source d'inspiration à l'ensemble.

Ce projet d'exposition présente une combinaison unique d'œuvres créées entre 1850 et 1950 par des artistes très divers, principalement catalans. Certains, renommés; d'autres sont peu mémorisés, et les inconnus sont également présents. Font-ils tous de la bonne peinture ? Les critères gustatifs avec lesquels ils ont été élaborés sont-ils toujours valables aujourd'hui ? Carlos Pazos et Eloy Fernández Porta, qui ont fait la sélection, nous invitent, avec humour et esprit, à reconsidérer les idées que nous avons acquises sur la valeur, l'effet et la qualité picturaux.

La Fondation Vila Casas devient ainsi le théâtre d'une inquisition sur l'Histoire de l'Art et, qui sait, peut-être même d'un crime esthétique... Le terme mauvaise peinture soulève toutes sortes de questions. La conservatrice Marcia Tucker l'a inventé dans l'exposition tenue à la galerie new-yorkaise The New Museum (1978), où elle a réuni des œuvres qui défiaient "la virtuosité, la sélection des matériaux, l'exécution ou l'illusionnisme". Dans une inflexion ultérieure, faite par Eva Badura-Triska et Susanne Neuburger au Museum moderner Kunst Stiftung Ludwig Wien (MUMOK) à Vienne (2008), il a été avancé que « le bon goût conduit à l'impuissance ». Entre ces deux propositions, l'inauguration en 1993 du Museum of Bad Art (MOBA), à Boston (USA), marque la consolidation de la tendance.