L'artiste nigérian Emeka Udemba et l'artiste kenyan Onyis Martin présentent, jusqu'au 23 octobre, l'exposition temporaire Tous les hommes naissent égaux à la OOA Gallery de Sitges.
Emeka Udemba a commencé à faire des portraits de style signature avec des éléments ajoutés de collage coloré et transparent. Appliquant des images anonymes de réfugiés et de personnes démunies trouvées sur Internet, Udemba met ces sujets au premier plan en dépeignant leur beauté intérieure tout en les entourant de tourbillons de papiers colorés et d'informations pesantes qui sont habituellement utilisées pour les définir. L'artiste lui-même explique : "Je veux que le spectateur voie les informations qui nous entourent afin qu'il puisse comprendre comment cela impacte la façon dont nous définissons les autres."
Le réalisme est secondaire dans ses constructions. Son travail est plus de recherche, traitant de questions sur l'identité. C'est créer une situation psychologique dans laquelle les fragments sont placés consciemment, surtout autour de la bouche et des oreilles, comme pour s'exclamer ce qui est dit et entendu tous les jours, mais où il faut distinguer ce qui a du sens.
L'autre œuvre qui peut être visitée à la galerie OOA de Sitges est celle d'Onyis Martin. Prenant la Peking Wall Series comme référence, l'œuvre de Martin ressemble profondément à ce qui est écrit sur les murs des rues, laissant principalement les mots de résistance pour mieux comprendre ce que la société révèle ou reflète en ces temps. Selon l'artiste, "la série étudie principalement comment les signes et les affiches continuent de nous égarer dans le monde moderne et contemporain, certaines affiches limitant techniquement l'accessibilité d'espaces comme celui-ci, et cela se faisait avant en termes de classe, de race et le genre, tandis que les déclarations viennent résister à ces restrictions.
Les relevés sont une collection des rues, chaque tableau donne un numéro pour le personnifier, le faisant devenir l'artiste qui reflète son temps et l'œuvre en même temps. La métaphore du mur est toujours la frontière qu'il faut choisir si on veut passer de l'autre côté, être devant ou simplement avoir conscience qu'il y a toujours un mur. Les œuvres que Martin présente dans cette exposition sont de grandes toiles sur lesquelles divers matériaux et supports sont collés, ce qui confère à l'œuvre un aspect très caractéristique des anciens murs d'affiches. Ils apparaissent, dans une palette dominée par le bleu/vert et le noir/marron, comme un tas de papiers déchirés, de traces, de couleurs variées, de figures et d'écritures peintes par l'artiste assis sur le fond.
Expérimentant avec un large éventail de matériaux, Martin explore la condition humaine et l'interface géopolitique mondiale, en particulier à travers les questions liées à la traite des êtres humains, à la migration, à la corruption et au déplacement. En outre, il explore les questions liées à la communication, à l'évolution de l'environnement technologique et au consumérisme qui l'entoure.
Sur la photo : Emeka Udemba. Point d'origine nº1 , 2021. Technique mixte sur toile. 120x110cm. Avec l'aimable autorisation de la galerie OOA