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Des expositions

Miquel Barceló expose son œuvre la plus récente à Paris : "Grisailles"

Miquel Barceló expose son œuvre la plus récente à Paris : "Grisailles"
bonart paris - 13/10/22

Grisailles est le titre de l'exposition que Miquel Barceló (Felanitx, 1957) ouvre à la galerie Thaddaeus Ropac à Paris, qui se visite jusqu'au 7 janvier 2023. Cette exposition est le fruit de son travail réalisé après la période de confinement et jusqu'à aujourd'hui, des créations qu'il a composées dans l'atelier grâce à l'utilisation de la grisaille, une technique en noir et blanc qui produit la sensation de relief sculptural et de légèreté dans ses scènes et qui trouve son origine au XIVe siècle. Barceló présente dans l'exposition une série de natures mortes à grande échelle dans lesquelles apparaissent des créatures marines, des fleurs et des os nés de sa nouvelle palette monochrome, ainsi que des taureaux et des animaux sauvages dans des couches de couleurs translucides qui rendent hommage à cette tradition picturale, des détails la galerie française. Entre peinture hollandaise du XVIIe siècle et nature morte espagnole, l'artiste majorquin propose aujourd'hui une nouvelle vision de la nature morte ancrée dans son propre rapport à la mer, l'instinct de survie et le cycle de la vie, reprenant les codes traditionnels du genre et invitant le spectateur de participer à un curieux banquet à travers eux et la notion même d'abondance.

Connu pour les surfaces sédimentées et richement texturées de ses œuvres, Barceló adopte une approche différente dans cette exposition, adoptant une variation sur la tendance traditionnelle de la grisaille, où des couches de couleur translucides sont appliquées sur un fond monochrome. Le résultat est un groupe de peintures plus aérées et plus lâchement composées que le traitement antérieur des natures mortes de l'artiste, permettant au grain de la toile de transparaître à travers les fines couches d'encre et d'acrylique rouges, roses, bleues et jaunes. L'absence de relief et les contours flous des objets dépeints par l'artiste confèrent aux toiles une impression de mystère et d'intemporalité, les suspendant quelque part entre rêve et réalité quelque part entre rêve et réalité. Comme image ultérieure, ils pourraient évoquer, comme le décrit Barceló, "une table pompéienne [...] ou les cendres gelées des choses". Parmi les objets et créatures exposés, on retrouve une série d'éléments hautement symboliques rappelant le genre vanitas popularisé à la Renaissance comme mise en garde contre les excès. Des coquilles vides, des crânes et des livres ouverts agissent comme des memento mori, rappelant aux spectateurs leur propre mortalité. Celles-ci contrastent avec les éléments végétaux des tables : bouquets de fleurs et palmes sèches, qui symbolisent la vie et la renaissance. A travers les œuvres exposées, le banquet est peuplé de créatures que l'artiste attrape lui-même sur l'île où il vit et travaille. Anguilles et poulpes, crevettes et homards relient la scène à la nature, suggérant tous un commentaire sur la précarité de la plénitude et la valeur d'un lien profond avec la terre.

Par ailleurs, le musée du Louvre présente une de ses grisailles dans Les choses, une grande rétrospective à Paris, la première depuis 1952 sur la nature morte, qui se visite jusqu'au 23 janvier. Cette exposition d'auteur conçue par Laurence Bertrand Dorléac propose une nouvelle vision d'un genre longtemps méprisé, comme la nature morte, sous un titre pour le moins discutable. La représentation du monde des choses, que l'on retrouve depuis la préhistoire, nous permet de faire une merveilleuse immersion dans l'histoire de l'humanité. Et les artistes ont été les premiers à prendre les "choses" au sérieux. Celles-ci ont su les reconnaître, leur donner vie et les rendre intéressantes en exaltant les formes, le sens, la puissance, le charme. De même, ils ont aussi su capter la capacité qu'ils ont à nous faire imaginer, croire, douter, rêver, réagir. Dans Les choses, une remise en cause du genre de la nature morte s'opère à partir du dialogue constant qui s'instaure entre les artistes du passé et les artistes du présent. Compte tenu de notre attachement à eux, notre relation avec les possessions matérielles est également abordée. L'exposition passe en revue toute l'histoire de l'art : des haches préhistoriques aux objets trouvés ou ready-made de Marcel Duchamp, en passant par Chardin et Manet.

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